Développer la construction circulaire, une mue indispensable pour le secteur du bâtiment
Il est urgent de réduire l’empreinte carbone des immeubles d’entreprise. Le secteur du bâtiment serait responsable de 25 % du bilan carbone de la France. En cause notamment, la vision linéaire qui prédomine dans le secteur : on construit, on utilise, on démolit et on reconstruit car les besoins ont évolué. Production de déchets et épuisement des ressources naturelles en sont les conséquences. À l’heure où tous doivent contribuer au ralentissement du réchauffement climatique, il est donc urgent d’introduire la notion de circularité au sein des entreprises, notamment en ce qui concerne la construction intérieure, même si cela représente une véritable rupture de paradigme majoritairement en vigueur dans le secteur. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 18 août 2015 pose d’ailleurs une définition claire de l’économie circulaire (code de l’environnement, article L110-1-1) : « La transition vers une économie circulaire vise à dépasser le modèle économique linéaire consistant à extraire, fabriquer, consommer et jeter en appelant à une consommation sobre et responsable des ressources naturelles et des matières premières primaires ainsi que, par ordre de priorité, à la prévention de la production de déchets, notamment par le réemploi des produits, et, suivant la hiérarchie des modes de traitement des déchets, à une réutilisation, à un recyclage ou, à défaut, à une valorisation des déchets. »
La circularité sur les lieux de travail
La circularité sur le lieu de travail est ainsi une approche stratégique qui vise à réintégrer ce qui est considéré comme des « déchets » dans un cycle de valeur. Elle demande à repenser les moyens d’utiliser et de prolonger la durée de vie des actifs au sein du bureau. Actuellement, l’aménagement des espaces de travail s’inscrit dans une logique de court terme ne prenant pas en compte les besoins futurs. Ces besoins peuvent pourtant évoluer très rapidement, comme on a pu le voir ces quatre dernières années. Les espaces intérieurs subissent alors des modifications régulières pour s’adapter aux nouveaux usages : des salles de réunion plus ou moins grandes, des bureaux individuels plus ou moins nombreux, etc. Le non traitement des déchets de démolition, ainsi que de la consommation supplémentaire de matériaux pour construire à nouveau constitue la principale source d’émissions carbone de ce segment. Bien que chaque réaménagement puisse sembler peu impactant, leur succession de plus en plus rapide génère un flux continu de déchets. Selon le ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, le secteur du bâtiment produit environ 46 millions de tonnes de déchets en France, chaque année, contre environ 30 millions de déchets ménagers…
Pistes de méthodologie pour introduire la construction circulaire
En adoptant une construction circulaire, qui prône le réemploi, la réparation et le recyclage, il est possible d’améliorer le cycle de vie des espaces intérieurs. En première approche, il convient donc de dresser un inventaire complet de tous les actifs présents dans l’espace de travail, tels que le mobilier, les équipements technologiques, etc. Et d’identifier ceux qui ont atteint leur date d’expiration productive. Ensuite, plutôt que de les jeter, il est possible d’explorer les différents moyens pour les réutiliser et les réparer. Si la réutilisation n’est pas possible, le recyclage doit être envisagé, voire l’upcycling, qui consiste à transformer des matériaux en produits de qualité supérieure. Enfin, lors de l’achat de nouveaux actifs, il est indispensable de privilégier ceux pensés pour être durables, modulaires et faciles à réparer.
Par exemple, les systèmes de cloisons intérieures Clestra sont conçues pour être démontées et réutilisées, au fur et à mesure de l’évolution de la demande et des besoins. Elles s’installent facilement, sans ajout de plâtre ou de mortier, avec des panneaux monoblocs qui s’assemblent mécaniquement. Chaque composant de ces cloisons peut rester dans le circuit, pour être réutilisé sur place, ou être déplacé et réemployé sur un autre plateau de bureau, même quand il s’agit de le déménager vers un autre bâtiment.
Des baux de plus en plus courts qui pèsent sur l’empreinte carbone des bâtiments
En associant chaque émission de carbone relative à l’étape à laquelle elle correspond, il est dorénavant possible de cartographier l’ensemble des impacts environnementaux liés à la construction, l’exploitation et la fin de vie d’un bâtiment. Toutes les opérations de maintenance, de réparation, et de modifications des espaces intérieurs contribuent à augmenter les émissions de carbone du bâtiment à un rythme constant. Or, depuis quelques années, afin de faire face aux aléas économiques et garder un maximum de contrôle sur leurs coûts, notamment immobiliers, les entreprises cherchent de plus en plus à signer des baux courts et flexibles, notamment en utilisant la loi Pinel, qui a permis d’assouplir les règles de résiliation anticipée des baux commerciaux. Cette tendance, qui ne semble pas s’infléchir, a un impact direct sur le cycle de vie des bureaux et par ricochet, sur le nombre de constructions et de démolitions des espaces de travail, et, par conséquent, sur la croissance du carbone incorporé dans les bâtiments. En agissant sur l’étape d’exploitation, et en favorisant la réutilisation et la flexibilité, les solutions de Clestra offrent une alternative durable pour réduire l’empreinte carbone du secteur de la construction.